[Musique]Vieilles Charrues

Motörhead (en haut, à gauche), Ben Harper (en haut, à droite), BB Brunes (en bas, à gauche) et Pete Doherty ont ouvert le festival, pour le plus grand bonheur du public. : Marc Ollivier et Jérôme Fouquet

Les Vieilles Charrues, 17e du nom, ont pris leur envol jeudi soir à Carhaix, avec un quatuor de choix: BB Brunes, Motörhead, Ben Harper et Babyshambles. Placé sous le signe des pirates cette édition est véritablement partie à l'abordage devant 40 000 festivaliers. Une première soirée très rock qui laisse augurer d'un beau millésime.

Depuis que les Charrues s'étirent sur quatre jours, plutôt que trois, c'est certainement le plus beau jeudi du festival. Le plus rock en tous les cas. BB Brunes à l'heure de l'apéro comme un échaufement des tympans, avant la sensation du soir: Motörhead à Carhaix.

ll a maintenant 63 ans, Lemmy, le chanteur de Motörhead, mais il ne mollit pas, même si sa voix aurait méritée d'être mise un peu plus en valeur, ce soir à Carhaix, quelque peu noyée dans l'incroyable masse sonore du trio.

Pour autant, Motörhead a offert un concert digne d'une réputation en décibels qui s'étend maintenant sur plus de trente ans. Et c'est justement avec un "vieux" morceau, le cultissime "Overkill" qu'ils ont terminé leur concert, au soleil couchant, devant une belle assistance de plus de 40 000 personnes.

Pete Doherty en chair et en os


Les arpèges de Ben, comme dans son jardin à Kerampuilh, ont ensuite permis aux festivaliers de se remettre de la déflagration sonore. Toujours aussi à l'aise au manche de sa six cordes, le Californien mêle classe et virtuosité. Une virtuosité qui permet de belles envolées lyriques ou rythmiques, mais manque parfois un peu d'émotion. Un beau moment malgré tout, avant l'autre événement de la soirée: les Baby Shambles en concert.

Evénement car Pete Doherty était là en chair et en os. Heureux même d'être là avec ses ritournelles pop-punk, à la croisée des Clash et de Kinks. Un concert en toute "libertines".

Le festival se poursuit aujourd'hui, avec Maïon et Wenn et Yaël Naïm en ouverture.

Ouest France

Le traditionnel tirer de charrue en ouverture du festival des Vieilles Charrues à Carhaix. : Jérôme Fouquet


Le traditionnel tirer de charrue a marqué le coup d'envoi de la 17e édition des Vieilles Charrues à Carhaix. Une inauguration hautement symbolique en cette année de mobilisation des Centre-Bretons pour leur hôpital. "Ici on veut pouvoir dire, je suis né à Carhaix", a d'ailleurs déclaré le président du festival Jean-Philippe Quignon. Cette capacité exceptionnelle à se mobiliser, la population du Kreiz-Breizh, la réédite chaque année depuis 1992 pour faire des Vieilles Charrues le plus grand festival de France.

Pas de festival des Vieilles Charrues sans le traditionnel tirer de charrue. Cette année, l'inauguration en forme de pied de nez avait une connotation hautement symbolique et politique après la lutte pour la défense de l'hôpital de Carhaix.

Festival militant


Le maire Christian Troadec a d'ailleurs démarré son propos par une citation en breton: "la fête c'est bien, la lutte c'est bien aussi". Puis de continuer en français: "Quand on est unis on arrive à développer son pays. Le festival des Vieilles Charrues est un festival militant pour le développement de son territoire".

Passion et professionalisme


Prenant ensuite la parole, Jean-Yves Le Drian, le président de la région Bretagne, a assuré qu'il croyait "à l'avenir de ce territoire, car il existe des potentialités que vous démontrez avec ce festival né de la convivialité et la force collective. D'ailleurs, l'avenir de ce territoire est aussi l'avenir de la Bretagne."

"Je suis né à Carhaix"


Le sous-préfet, Denis Olagnon, a quant à lui souligné "la passion et le professionalisme du festival. Je n'ai jamais vu une manifestation aussi importante, pourtant il n'y avait rien à redire lors de l'inspection de sécurité". Fraîchement arrivé en Centre-Bretagne, le sous-préfet n'a pas vécu les deux mois où la sous-préfecture a été l'objet d'assauts répétés des défenseurs de l'hôpital.

Enfin, avant de laisser la place à la musique et au groupe BB Brunes qui ouvrait le soirée sur la grande scène, où vont ensuite se succéder Ben Harper, Baby Shambles et Motorheads, Jean-Philippe Quignon, le président du festival, a assuré que l'aventure du festival et le combat de l'hôpital étaient étroitement liés: "ici, on veut pouvoir dire, je suis né à Carhaix!"

Dès hier, 37.000 personnes ont pris d’assaut la pelouse de Kerampuil.

Ils sont venus, ils sont tous là : barbus, barbies et chevelus, fans de guitares extrêmes et de rock binaire. Plus de 150.000 festivaliers fouleront cette année la plaine de Kerampuil. C’est acquis ou presque Nom d’un pirate, ces Vieilles Charrues 2008 s’annoncent grandioses.

Fin de matinée au bourg de Carhaix. Les commerçants locaux apprêtent leurs terrasses, la gare déverse ses premiers flots de festivaliers, la verte plaine de Kerampuil attend avec impatience le début de ces Vieilles Charrues 2008. Une question subsiste : la foule sera-t-elle au rendez-vous ? Début de réponse, dès 14 h. Les entrées sont prises d’assaut, les routes d’accès saturées. « Si ça continue à ce rythme, les sept premiers campings seront pleins dès ce soir », se félicite Yann, bien installé dans la cahute qui sert d’accueil aux festivaliers. Et ça a continué.
Plus de 150.000 spectateurs attendus
Hier soir, 37.000 amateurs de guitares saturées et de blues paisible se sont massés devant la scène Glenmor. Affluence presque inespérée après la douche froide de l’an passé et qui a pour effet immédiat de figer un sourire béat sur le visage de Jean-Philippe Quignon. Le patron des Vieilles Charrues en est sûr : « Cette année, nous allons dépasser les 150.000 spectateurs nécessaires à l’équilibre budgétaire ».
Ça, c’est fait.

Choc des cultures

Mais qui sont ces 150.000 festivaliers ? Difficile d’établir un portrait robot. Sur les coups de 18 h, la plaine de Kerampuil était garnie d’adolescents apprêtés venus aduler les BB Brunes. Une heure plus tard, changement complet de décor, une horde de barbus tatoués jouent des coudes pour se frayer une place aux premières loges. Motörhead a ses fans. C’est certain. Le miracle dans cette histoire, c’est qu’il n’y a eu aucun accroc entre ces deux publics si opposés. Pari une nouvelle fois gagné pour les Vieilles Charrues. Et ce n’est que le début. Dès aujourd’hui, les scènes Kerouac, Xavier-Grall et la Garenne entrent dans le bal avec leurs lots de surprises musicales. En parlant de surprise, les organisateurs des Vieilles Charrues ont annoncé hier soir que l’intervention d’Ingrid Betancourt au Trocadéro serait retransmise en direct sur écran géant dimanche à 15 h 15. Festival au diapason !
Vincent Lastennet

AP - Dimanche 20 juillet, 19h02

BREST - La 17e édition du festival des Vieilles Charrues a établi un nouveau record de fréquentation en réunissant 215.000 spectateurs à Carhaix (Finistère) du 17 au 20 juillet. "D'ores et déjà, on peut parler d'une édition historique", assurent les organisateurs dans un communiqué dimanche après-midi, à quelques heures de la clôture de l'événement musical. Le précédent record remontait 2006 avec 203.000 personnes.


Après une édition 2007 plombée par la pluie, l'édition 2008 a connu des cieux plus cléments, notamment été marquée par les concerts de Ben Harper, Etienne Daho, Motörhead, l'inusable trio texan ZZ Top, Pete Doherty et ses Babyshambles ou encore Yael Naim et Duffy, Christophe Maé et les BB Brunes ou encore un one man show de Gad Elmaleh. AP

Merci ma puce !

Les pieds sentant le poney humide, l'haleine à vous décoller le papier peint, et les oreilles stockées aux objets trouvés... Le retour à la réalité est souvent difficile. Pour l'entourage, du moins. Dis, on recommence quand ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, et sans réelle corrélation entre eux, deux leitmotivs ont dominé le festival : Jimmy Hendrix et les poils. Si, si. Et ce fut presque une compétition indirecte que se livra ici les artistes. Petit rappel.

C'est Motörhead qui lança tout d'abord l'assaut. Ancien roadie de l'incandescent guitariste, Lemmy en conserve un couteau qu'il ne quitte jamais. Un argument dont le tranchant fut malheureusement pris de vitesse par les ZZ Top. Première partie d'Hendrix à New York dans les années 70, son leader Billy Gibbons - proclamé « guitariste américain le plus talentueux » par le protagoniste - s'était vu offert en récompense une Stratocaster rose. L'objet, exhibé vendredi soir sur les terres de Kerampuilh, avait des allures de grigri tribal, terrassant les adversaires. Notons également une courageuse tentative de remontée des feu Matmatah. Mais malgré avoir hissé une « Marseillaise » orageuse et électrique, ultime référence à l'hymne US de Woodstock, les Texans avaient déjà entrepris une belle échappée, laissant les poursuivants loin dans le rétro de leur Hotrod Twingo.

Même constat pour les poils. La lèvre fournie de Lemmy avait de quoi battre tous ses prétendants au titre, assurant avec crédibilité son cotât viril d'une respectable ancienneté. Même le sautillant Gogol Bordello, avec pour botte secrète le retour de la coupe mulet, s'avérait un fidèle remplaçant. Rien n'y a fait. Ils sont venus. Ils sont velus. Ils ont vaincu... Les ZZ Top remportent une fois encore la bataille.

Mais alors que les jeux semblaient définitivement joués devant un équipage de 215 000 moussaillons, The Hives a réussi le pari d’en changer les règles. Imberbes et je-m’en-foutistes à souhait (un comble !), les gars du Nord ont prouvé que la Suède s'y connaissait en piraterie. Question d'ancêtres. Et qu'importe l'outrageuse disqualification au fond, le rock a toujours triché. Voyous rockeurs ? Non. Pirates. Définitivement.



Samuel Degasne - 2008-07-21 12:00:00


http://vieillescharrues.asso.fr

On sera là !