Affrontez les pros du jeu vidéo

Caroline Salléet Didier Sanz
03/07/2008



Les visiteurs auront la possibilité de participer à des tournois amateurs
Le 3e Mondial du Gaming, qui débute demain à Bercy, permet de découvrir les meilleurs « cyberathlètes » actuels, mais aussi de tenter sa chance : le e-champion de demain, c'est peut-être vous.

Serial joueur, geek fou, accro de la manette, PSP addict, pro de Mario Kart ou simple amateur de Wii Sports, tout le monde aura droit à son quart d'heure de gloire électronique le week-end prochain. En marge de la finale de la Coupe de France des jeux vidéo, les quelque 40 000 visiteurs attendus au Mondial du Gaming vont en effet pouvoir s'affronter pour la première fois lors de tournois amateurs. « Je vais faire tout spécialement le déplacement depuis Bordeaux », se réjouit Clémence Alex, lycéenne de 16 ans et joueuse occasionnelle. Comme elle, Anne Sebeyran, jeune infirmière de 28 ans, compte bien participer, « plus pour s'amuser que pour gagner ». « Nous aussi, on va s'inscrire entre garçons pour l'ambiance et le fun, pas pour être en compétition » , renchérit André Peria, papa d'un petit Noé de 9 ans déjà expert en jeu vidéo.

À partir de vendredi, des « open » seront organisés pour tous les amateurs, quel que soit leur niveau ou leur âge. Après une inscription gratuite, les « cyberjoutes » se dérouleront sur PC ou sur console. Les concurrents pourront accéder aux phases finales en se qualifiant avec le jeu d'action Speed Strike, le jeu de foot Pro Evolution Soccer 2008 ou avec les simulateurs de course automobile Mario Kart, Gran Turismo 5 Prologue et TrackMania Nations Forever. À chaque session, pas moins de 800 personnes pourront jouer simultanément. Avec, à la clé pour certains, l'espoir d'atterrir sur la grande scène de Bercy, face à plusieurs milliers de spectateurs.

Un marché dynamique

« Lors des précédentes éditions, on s'est aperçu que les gens avaient envie de participer , explique Matthieu Dallon, fondateur et président de Games Services, société organisatrice de l'événement. Et surtout, jamais le marché du jeu vidéo n'a été aussi dynamique et aussi riche dans sa diversité. Jeunes, femmes, grands-parents, trentenaires : il touche désormais tout le monde. D'où l'idée de créer une grande fête populaire autour des loisirs numériques. » Rien à voir avec les compétitions de jeu vidéo en réseau, qui rassemblent, ordinateur personnel sous le bras, plusieurs centaines de passionnés. « Là, il s'agit plutôt de toucher le plus large spectre de gens amateurs de jeu vidéo », poursuit Matthieu Dallon.

Ceux qui délaisseront un moment manettes, souris et autres joysticks pourront en profiter pour assister à la Coupe de France des jeux vidéo. Et ainsi perfectionner leur technique en observant les 250 « cyberathlètes » encore en lice, après neuf mois et 150 tournois dans plus de 80 villes. Parmi les disciplines officielles : les jeux d'action Counter Strike et Quake 3 Arena, les jeux de stratégie Warcraft III et Defense of the Ancients ainsi que le simulateur de course automobile TrackMania Nations Forever. Prochaine étape : la Coupe du monde des jeux vidéo qui se déroulera aux États-Unis fin août, durant trois jours, en plein cœur de la Silicon Valley.

Palais omnisports de Paris Bercy (XIIe), vendredi, samedi et dimanche de 10 heures à 21 heures. Entrée : 12 €. Pass 3 jours : 30 €. Gratuit pour les moins de 12 ans accompagnés. Rens. : 08 92 39 04 90 (0,34 €/min) ou www.mondialdugaming.com/2008

Si on cherche le sniper on saura où le trouver !

LEMONDE.FR | 04.07.08 | 20h35


REUTERS/VIVEK PRAKASH

Jusqu'au 6 juillet, les meilleurs joueurs français ont investi le Palais omnisports de Bercy pour l'édition 2008 du Mondial du gaming. Ils sont 300 à s'affronter pour la Coupe de France, et 400, venus de plus de cinquante pays, en lice pour décrocher une place au Master ESWC, l'équivalent du championnat du monde des jeux vidéo, qui se déroulera en Californie en août.

Difficile de qualifier ces joueurs de "professionnels". Pourtant ils ne sont pas vraiment des amateurs. Les compétitions de jeux vidéo sont de plus en plus qualifiées d'"esport", rapprochement entre les mots "électronique" et "sport".

Principale source de revenus des équipes de joueurs : le parrainage par des entreprises de haute technologie. Mais en France, une seule équipe bénéficie d'un contrat comme celui des clubs sportifs, la "team Packard-Bell". Les autres doivent se contenter d'un simple financement des déplacements, si les joueurs portent les couleurs de la marque.

Il n'existe pas non plus de fédération nationale des joueurs. Le Mondial du gaming est organisé par une entreprise française, la société Games Services. En 2007, 35 000 visiteurs avaient été séduits par la manifestation ; les organisateurs en espèrent 40 000 cette année.

L'ALLEMAGNE RECRUTE EN FRANCE

Mais le format choisi – un événement de grande ampleur sur trois jours – ne convient pas forcément au grand public. Difficile de suivre des compétitions qui peuvent se terminer très tard : les finales se déroulent parfois à 3 heures du matin.

En revanche, certains pays européens ont intégré une culture du jeu vidéo professionnel. En Allemagne, où la plupart des bons joueurs sont déjà parrainés, les entreprises cherchent même à soutenir des équipes étrangères ; elles viennent recruter des joueurs en France, où le taux d'équipement, et donc le nombre de joueurs potentiels, est fortement développé.
La chaîne de sport américaine ESPN a récemment fait l'acquisition des droits de diffusion de compétitions de jeux vidéo. En Corée du Sud, qui fait encore figure d'exception mondiale dans ce domaine, la couverture massive des matchs est un succès. Selon Bertrand Caty, manager de l'équipe française Dimension4, "la France a cinq ans de retard par rapport aux autres pays occidentaux".

Nicolas Enault

Bot : abréviation du mot "robot". Terme utilisé pour désigner un personnage contrôlé par l'intelligence artificielle d'un ordinateur.

Cheat : terme utilisé pour parler d'un logiciel tiers utilisé dans un jeu, permettant aux joueurs de tricher de différentes façons.

Frag : désigne un point marqué en tuant un adversaire dans un match. Le vainqueur de la partie est donc celui qui dispose du nombre le plus élevé de frags à la fin de celle-ci.

GG : abréviation de l'expression anglaise "good game" qui signifie "bien joué".

HS : abréviation du terme anglais "headshot", qui correspond à l'action d'éliminer un adversaire d'une balle dans la tête.

LAN : acronyme pour Local Arena Network. Expression utilisée pour désigner un lieu où sont réunis plusieurs ordinateurs reliés en réseau.

Map : signifie "carte" et, dans le contexte du jeu vidéo en réseau, représente la zone de jeu dans laquelle évoluent les joueurs.

Newbie : signifie "débutant". Utilisée à l'encontre d'un autre joueur, l'expression a une forte connotation péjorative. Variante : Noob.

OS : abréviation de l'expression anglaise "one shot", "un coup". Désigne le fait d'éliminer un adversaire en un seul tir.

Respawn : signifie "renaître". Désigne le fait de revenir en jeu après avoir été tué par un adversaire.

Roxxor : expression utilisée pour désigner un excellent joueur.

Skill : signifie "aptitudes". Il est utilisé pour vanter les compétences d'un joueur.